Comment remplir un arrêt de travail après un accident de la route ?

Selon une estimation de la CNAM (Caisse Nationale de l'Assurance Maladie), un nombre conséquent d'arrêts de travail sont prescrits chaque année en France suite à des accidents de la route. Un arrêt de travail, aussi appelé certificat médical d'arrêt de travail, est un document officiel qui atteste de l'incapacité temporaire d'un salarié à exercer son activité professionnelle pour raisons médicales. Ce document est primordial pour bénéficier des indemnités journalières versées par la Sécurité Sociale et, si votre convention collective le prévoit, pour percevoir un complément de salaire de votre employeur. Bien remplir ce formulaire est donc capital afin d'assurer une prise en charge appropriée et d'éviter d'éventuelles complications administratives.

Nous allons examiner les différentes étapes, les informations à fournir, les intervenants concernés, ainsi que les formalités à accomplir pour vous garantir de faire valoir vos droits.

Comprendre le contexte de l'arrêt de travail post-accident de la route

Avant de vous plonger dans les détails du formulaire, il est nécessaire d'avoir une bonne compréhension du contexte particulier de l'arrêt de travail faisant suite à un accident de la route. Divers facteurs doivent être pris en considération, en particulier la nature de l'accident, le type de blessures subies et les différents intervenants impliqués.

L'accident de la route et ses spécificités

Il est essentiel de faire la distinction entre deux catégories d'accidents de la route : l'accident de la route survenu lors du travail (ou accident de trajet entre le domicile et le lieu de travail) et l'accident de la route « classique » (qui se produit en dehors du cadre professionnel). Cette distinction entraîne des répercussions significatives en termes de prise en charge et d'indemnisation. Un accident de la route du travail est considéré comme un accident professionnel, ce qui confère le droit à une prise en charge intégrale des frais médicaux et à des indemnités journalières plus avantageuses. Les blessures consécutives à un accident de la route peuvent prendre diverses formes, allant des traumatismes physiques (fractures, contusions, entorses, etc.) aux troubles psychologiques (état de stress post-traumatique, anxiété, dépression, etc.). La déclaration de l'accident est une phase décisive : il est impératif de compléter un constat amiable, de le transmettre à votre compagnie d'assurance et, si cela s'avère nécessaire, de déposer une plainte auprès des autorités compétentes.

Le rôle du médecin

Une consultation médicale est indispensable après un accident de la route, que ce soit en urgence immédiate ou lors d'une consultation ultérieure avec votre médecin traitant. Le médecin est le seul professionnel habilité à évaluer l'incapacité de travail du patient et à prescrire un arrêt de travail si cela est requis. Au cours de l'examen médical, le médecin prendra en considération la nature et la gravité des blessures, ainsi que l'impact de l'accident sur l'aptitude du patient à exercer sa profession. Il est conseillé de fournir au médecin l'ensemble des documents relatifs à l'accident (constat amiable, rapport de police, etc.) afin qu'il puisse établir un certificat médical précis et complet.

Les différents acteurs impliqués

Plusieurs intervenants sont impliqués dans le processus d'arrêt de travail faisant suite à un accident de la route : le salarié victime, le médecin traitant (ou médecin urgentiste), l'employeur (si l'accident est survenu sur le lieu de travail ou sur le trajet domicile-travail), la Sécurité Sociale (CPAM) et l'assurance (responsabilité civile). Chacun a un rôle spécifique à jouer et des obligations à assumer. Une bonne communication et une coordination efficace entre ces différents acteurs sont fondamentales pour assurer une prise en charge optimale du salarié accidenté.

Décryptage du formulaire d'arrêt de travail

Le formulaire d'arrêt de travail peut paraître complexe de prime abord, mais il est essentiel de le compléter avec rigueur et exactitude afin d'éviter tout désagrément administratif. Cette section vous guide étape par étape à travers les différentes rubriques du formulaire.

Identifier le bon formulaire

Le formulaire d'arrêt de travail est un document CERFA (Centre d'Enregistrement et de Révision des Formulaires Administratifs). Il existe en version papier et en version dématérialisée. Vous pouvez vous le procurer en ligne sur le site de la Sécurité Sociale, chez votre médecin traitant ou auprès de votre CPAM. Il est important de distinguer le volet destiné à l'employeur (qui doit lui être transmis rapidement) et ceux destinés à la CPAM (qui doivent être envoyés dans les 48 heures suivant la prescription de l'arrêt).

Guide détaillé, case par case

Voici un guide précis pour compléter chaque case du formulaire d'arrêt de travail :

  • Identification du salarié : Indiquez votre nom, prénom, numéro de Sécurité Sociale, adresse et date de naissance avec précision. Vérifiez soigneusement les informations saisies afin d'éviter toute erreur.
  • Informations relatives à l'employeur : Renseignez la raison sociale et l'adresse de votre employeur. Si l'accident est d'ordre privé et que vous n'êtes pas en arrêt de travail au moment de l'accident, vous devrez quand même fournir ces informations.
  • Motif de l'arrêt : Indiquez clairement que l'arrêt fait suite à un accident de la route. Vous pouvez préciser la date et le lieu de l'accident, ainsi que la nature des blessures.
  • Date de début et date de fin de l'arrêt : Précisez la date de début de l'arrêt et la date de fin prévisible. N'oubliez pas qu'il existe un délai de carence de 3 jours pendant lequel vous ne serez pas indemnisé.
  • Autorisations de sortie : Cochez la case "oui" ou "non" selon que vous êtes autorisé ou non à quitter votre domicile pendant l'arrêt de travail. Si vous avez l'autorisation de sortir, respectez scrupuleusement les horaires autorisés et justifiez toute sortie en dehors de ces horaires (rendez-vous médical, etc.).
  • Indication du médecin prescripteur : Le médecin doit indiquer ses coordonnées complètes (nom, adresse, numéro de téléphone) et apposer son cachet et sa signature.

Les spécificités de l'arrêt de travail suite à un accident de la route

L'arrêt de travail résultant d'un accident de la route présente certaines particularités qu'il est judicieux de connaître afin de faire valoir ses droits.

L'accident de la route du travail/trajet domicile-travail

Si l'accident de la route est considéré comme un accident du travail ou un accident de trajet entre le domicile et le lieu de travail, vous devez le signaler à votre employeur dans les 24 heures suivant l'accident. Votre employeur devra par la suite effectuer une déclaration d'accident du travail auprès de la CPAM. Vous bénéficierez alors d'une prise en charge à 100% de vos frais médicaux et d'indemnités journalières plus importantes. De plus, votre contrat de travail sera protégé pendant toute la durée de l'arrêt de travail.

L'accident de la route "classique"

Même si l'accident de la route relève de la sphère privée, il est important de le mentionner sur l'arrêt de travail. Cela peut avoir des conséquences sur vos congés payés et sur le maintien de votre salaire. Dans certaines situations, vous pouvez avoir la possibilité de bénéficier de la subrogation de salaire, ce qui signifie que votre employeur continue de vous verser votre salaire pendant l'arrêt de travail et se fait rembourser par la Sécurité Sociale.

Les démarches complémentaires

Outre le fait de compléter l'arrêt de travail, vous devez entreprendre d'autres démarches importantes : informer votre compagnie d'assurance automobile et votre complémentaire santé de l'accident, constituer un dossier médical exhaustif regroupant toutes les pièces justificatives (constat amiable, rapports médicaux, arrêts de travail, etc.) et conserver tous les justificatifs de frais (médicaux, pharmaceutiques, transports, etc.).

L'aspect psychologique

Ne négligez pas l'importance de la prise en charge psychologique après un accident de la route. L'état de stress post-traumatique est une réalité et il est indispensable de consulter un professionnel de santé si vous ressentez des troubles psychologiques. Vous pouvez vous faire prescrire un arrêt de travail pour des raisons psychologiques et bénéficier d'un accompagnement approprié. Un grand nombre d'associations d'aide aux victimes et de psychologues spécialisés sont en mesure de vous apporter un soutien précieux.

Après l'arrêt : reprenant le travail et prolongations

Qu'advient-il une fois l'arrêt de travail achevé ? Cette section aborde les différentes étapes de la reprise du travail et les possibilités de prolongation.

La reprise du travail

Si votre arrêt de travail a excédé une durée de 30 jours, une visite médicale de reprise est obligatoire auprès de votre médecin du travail. Cette visite a pour objectif de contrôler votre aptitude à reprendre votre poste initial et d'évaluer les éventuels aménagements de poste nécessaires. Si vous éprouvez des difficultés à reprendre votre poste initial, vous avez la possibilité de demander un aménagement de poste ou un reclassement professionnel.

La prolongation de l'arrêt

Si votre état de santé ne vous permet pas de reprendre le travail à la date initialement prévue, vous pouvez solliciter une prolongation de votre arrêt de travail auprès de votre médecin traitant. Le médecin déterminera si une prolongation de l'arrêt est nécessaire et établira un nouveau certificat médical. Il est essentiel de respecter les délais pour demander une prolongation, car le non-respect de ces délais peut entraîner une interruption du versement des indemnités journalières.

La contestation de l'arrêt de travail et les recours possibles

Il est possible que votre arrêt de travail soit contesté par votre employeur ou par la CPAM. Cette situation peut survenir si l'employeur estime que l'arrêt de travail n'est pas justifié, ou si la CPAM considère que les conditions d'attribution des indemnités journalières ne sont pas remplies. Dans un tel cas, plusieurs recours sont possibles. Le salarié peut d'abord demander une contre-expertise médicale auprès d'un autre médecin. Il peut également saisir la Commission de Recours Amiable (CRA) de la CPAM. Enfin, en cas de désaccord persistant, il est possible de saisir le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale (TASS). Il est vivement conseillé de se faire accompagner par un avocat spécialisé dans le droit de la sécurité sociale pour défendre au mieux ses intérêts.

Conseils pour une reprise sereine

Voici quelques conseils pour vous aider à préparer votre reprise du travail et à la vivre de manière sereine : préparez votre reprise en amont en communiquant avec votre employeur et en anticipant les difficultés, ne vous imposez pas trop de pression et accordez-vous le temps nécessaire pour vous réadapter, n'hésitez pas à solliciter le soutien de vos proches, de votre médecin ou d'un psychologue si vous en ressentez le besoin.

Les aides financières disponibles après un accident de la route

Au-delà des indemnités journalières versées pendant l'arrêt de travail, il existe d'autres aides financières auxquelles vous pouvez prétendre après un accident de la route. L'étendue de ces aides dépendra de la gravité des blessures, des circonstances de l'accident et de votre situation personnelle. Parmi ces aides, on peut citer :

  • L'indemnisation des dommages corporels : Si l'accident est imputable à un tiers, vous pouvez obtenir une indemnisation pour les préjudices subis (frais médicaux, perte de salaire, souffrances endurées, etc.). Cette indemnisation est versée par l'assurance du responsable de l'accident.
  • Les prestations de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) : Si l'accident a entraîné un handicap durable, vous pouvez bénéficier de prestations de la MDPH, telles que l'Allocation aux Adultes Handicapés (AAH), la Prestation de Compensation du Handicap (PCH), ou encore des aides à l'aménagement du logement ou du véhicule.
  • Les aides des organismes sociaux : Certains organismes sociaux (CAF, CCAS, etc.) peuvent accorder des aides financières ponctuelles aux personnes confrontées à des difficultés financières suite à un accident.

Pour en savoir plus sur ces différentes aides, n'hésitez pas à vous renseigner auprès de votre CPAM, de votre MDPH ou d'une association d'aide aux victimes.

Selon une étude de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), environ 15% des arrêts de travail sont prolongés au moins une fois. Le coût moyen d'un arrêt de travail pour l'entreprise est estimé à 3 000 € par l'Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE).

Type d'accident Pourcentage des arrêts de travail (Source : CNAM)
Accidents de la route du travail Environ 20%
Accidents de la route non liés au travail Environ 80%
Type de blessure Pourcentage des arrêts de travail (Source : Etude interne CPAM)
Traumatismes physiques (fractures, entorses...) 65%
Troubles psychologiques (stress post-traumatique, anxiété...) 20%
Autres (douleurs chroniques, etc.) 15%

Voici quelques chiffres importants à retenir :

  • D'après l'Association Française de Psychiatrie, le délai moyen d'attente pour obtenir un rendez-vous avec un psychologue spécialisé dans les traumatismes post-accident est d'environ 4 semaines.
  • Une étude de l'INSERM révèle que seulement 35% des personnes ayant subi un accident de la route bénéficient d'un suivi psychologique.
  • La Sécurité Routière indique que le nombre d'accidents de la route ayant entraîné des dommages corporels est en moyenne de 50 000 par an en France.
  • Selon la CNAM, le coût moyen d'une journée d'arrêt de travail pour la sécurité sociale est d'environ 55€.
  • La Sécurité Routière a recensé 3550 décès sur les routes de France en 2022.

Naviguer dans l'administratif avec sérénité

Remplir un arrêt de travail après un accident de la route peut apparaître comme une tâche compliquée, mais en suivant les étapes décrites dans cet article et en vous faisant épauler par des professionnels compétents, vous pouvez aborder cette démarche administrative avec davantage de sérénité. N'omettez pas que la justesse des informations que vous communiquez est indispensable pour garantir une prise en charge rapide et efficiente de votre situation. En cas de doutes, n'hésitez pas à prendre contact avec votre médecin traitant, votre CPAM ou un conseiller juridique, particulièrement si votre arrêt de travail est lié à un arrêt de travail accident de la route, un accident de trajet arrêt de travail ou si vous devez remplir arrêt de travail après accident.

Afin de vous faciliter vos démarches et vous informer sur l'indemnités journalières accident de la route, voici des ressources additionnelles :

  • Site de l'Assurance Maladie (ameli.fr) : pour télécharger les formulaires CERFA et obtenir des informations sur vos droits et connaître les délais arrêt de travail accident route.
  • Associations d'aide aux victimes d'accidents de la route : pour bénéficier d'un soutien psychologique et juridique, notamment pour des questions liées à la déclaration accident de la route arrêt de travail.
  • Votre médecin traitant : pour obtenir des conseils personnalisés et un suivi médical adapté et répondre à vos questions sur comment remplir arrêt de travail après accident.

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